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EXPOSITIONS

Charles Pennequin, poète.

 

thierry fait dans les rouges, les différends rouges, tous les rouges qui ont des différents, des rouges qui se supportent et d'autres moins, d'autres rouges qui s'insupportent, et les rouges sont rayés par des traits quand il y a insupportabilité franche, ou non, car parfois il faut raturer le rouge parfait, équilibré, pépère, pour montrer aussi qu'il est là, présent, ou alors pour l'embêter, parfois faut faire du rouge un autre rouge pour que l'autre rouge d'à côté ne voit pas que c'est un rouge autre que lui, ou alors pour que le rouge moins pépère voit un autre rouge que lui et qu'il soit content. car les rouges pas pépères aiment la vie en communauté, même avec des rouges un peu foncé, et ainsi tous les rouges de thierry sont contents, ou pas du tout, parfois ils sont pas contents les rouges à thierry et on le voit direct sur la toile, on voit le mécontentement du rouge à thierry direct, sans chichi, on se le prend en pleine face le rouge pépère mais mécontent (donc plus trop pépère, au final), mais parfois le rouge est un peu content, comme de la viande, quand elle est toute tendre, car quand elle est toute tendre, dit Jean Carmet, c'est qu'elle devait être heureuse avant. les rouges sont tendres comme de la viande heureuse d'avant, quand elle vivait, et les rouges vivent ainsi leur vie heureuse sur les tableaux de thierry rat, ils sont tout tendres, ou alors ils sont tout durs comme de la carne aussi, la carne rouge marron ou même noire et malheureuse qui côtoie des beaux morceaux de rouges bien portant. les morceaux de choix que thierry met délicatement sur les toiles, et c'est pas juste. c'est pas juste mais c'est la vie. il n'y a pas de bonheur à être rouge incarné ou rouge décharné, il n'y a que des rouges qui vivent sur la toile, qui se supportent comme nous les humains, comme nous qu'on est tout le temps en train de se mettre des peignés et qu'on est rarement dans l'accord parfait. les rouges de thierry rat c'est un peu des humains. et c'est con un humain. l'art c'est l'accord parfait, certes, mais c'est aussi la loi du désaccord. c'est par l'art qu'on peut montrer le désaccord parfait, rien qu'avec de la couleur rouge par exemple, rien qu'avec du rouge thierry rat nous montre le désaccord total et fondamental entre les couleurs, comme si c'était des bêtes à cornes d'humains, dont la viande peut aussi être parfois très tendre. 

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